Comment ont évolué les pratiques déviantes et criminelles pendant le confinement? Observons-nous un déplacement vers le web? Y aura t il des impacts sur le long terme? Comment construire une approche transversale autour de la cybercriminalité ?
Merci pour vos questions ! Il semble ressortir des débats concernant l’évolution de la criminalité urbaine depuis le début de la période de confinement que les villes pourraient connaître une réduction significative des formes « traditionnelles » de criminalité. D’une part grâce au confinement des auteurs et d’autre part grâce à la fréquence des contrôles et la présence accrue de la police sur l’espace public, qui oblige certains méfiants à mettre en suspens leurs actes les plus visibles. Cependant, la pandémie a engendré une diversification des formes que prendra la criminalité, ce qui a démontré une certaine capacité de la criminalité à s’adapter à l’actualité afin d’exploiter les vulnérabilités sociales, économiques et politiques et d’en tirer profit. Les domaines au sein desquels cette diversification semble se développer en priorité sont : le crime organisé, les fraudes ainsi que la cybercriminalité. La cybercriminalité apparaît également comme moyen de revisiter les formes de criminalité « traditionnelle », comme par exemple pour les trafics de drogues où le réseau et les modes de trafic se développent davantage sur le net (utilisation d’applications cryptées, développement de la vente en ligne…). Au vu de l’importance de la crise dans le temps et dans l’espace, mettre le focus au niveau local pour la concertation entre services communaux compétents et leurs partenaires locaux et supralocaux (zone de police locale, Parquet, chercheurs, Child Focus, provinces, secteur privé, police fédérale, … ) sur les recherches en prévention est à recommander afin de construire une approche transversale de la cybercriminalité. Peuvent par exemple être impliqués les services communaux suivants : IT, prévention, égalité des chances, instruction publique, aide aux victimes, aide juridique de 1ère ligne, jeunesse, plan d’urgence, technoprévention, CPAS, … A l’instar de nos collègues de Rotterdam :
https://efus.eu/en/our-network/public/1223/ qui recommandent depuis plusieurs mois une stratégie locale intégrée de prévention contre la cybercriminalité, comment activer ou réactiver une telle concertation interservices et intersectorielle pour construire un diagnostic au niveau local sur l’évolution et les impacts de la criminalité en ligne ?